«Pour Albert Einstein, ‘le rôle essentiel de l’enseignant est d’éveiller la joie de travailler et de connaître’» (Fourgous, 2012, p. 8)83.
Ainsi, l’enseignante ou l’enseignant agit à titre d’artisan et d’architecte du savoir. Sa démarche pédagogique se voit passer d’une démarche d’enseignement à une démarche d’accompagnement. La Commission internationale de l’UNESCO sur l’éducation du 21e siècle précise que l’enseignante et l’enseignant sera «de plus en plus appelé à établir une relation nouvelle avec l’apprenant, passer du rôle de soliste à celui d’accompagnateur, devenant désormais non plus tant celui qui dispense les connaissances que celui qui aide ses élèves à trouver, à organiser et à gérer le savoir, en guidant les esprits plutôt qu’en les modelant» (Fourgous, 2012, p. 87)84.
En d’autres mots, selon la littérature recensée et les entretiens virtuels réalisés, les pratiques, approches et modèles préconisés en enseignement et apprentissage au 21e siècle sont ceux où on place l’élève au centre de l’apprentissage, où l’apprentissage se fait à l’école ainsi qu’à l’extérieur des murs de la salle de classe, et où les technologies interviennent comme éléments facilitateurs, mais aussi comme éléments indissociables aux objectifs et besoins d’apprentissage. Il convient toutefois de préciser que l’enseignement explicite aura toujours sa place, par exemple pour mieux faire comprendre un concept mal compris.
Parmi les approches novatrices recensées du 21e siècle, il importe de noter celles de l’apprentissage par problèmes significatifs et authentiques, des défis présentant des enjeux de la société, du processus d’enquête et de la classe inversée. Ces approches dites de partenariat impliquent, selon Prensky (2010)85 et Marzano et Heflebower (2012)86, une redéfinition des rôles des élèves et de l’enseignante et l’enseignant. Elles préconisent notamment de la part des enseignantes et enseignants des interventions socio-psychologiques afin de mieux comprendre chaque élève et, par conséquent, de différencier leur enseignement pour chaque élève.
Pour sa part, Prensky (Ibid., traduction et adaptation)87 estime que les enseignantes et enseignants doivent assumer sept rôles qui se traduisent comme suit : 1) l’accompagnateur, soit celui qui aide les élèves à trouver et à poursuivre leurs intérêts et leurs passions; 2) le guide, soit celui qui montre la voie en vue de soutenir les intérêts et les passions des élèves tout au long de l’apprentissage; 3) le questionneur, soit celui qui pose des questions et présente des défis afin de développer l’esprit critique et la capacité d’enquête; 4) le concepteur pédagogique, soit celui qui varie les activités d’apprentissage et les outils technologiques pour guider les élèves dans leur recherche de réponses aux questions et défis posés; 5) le prestataire du contexte, soit celui qui s’assure que les élèves se posent les bonnes questions afin de résoudre les problèmes et les défis posés en respectant le contexte réel; 6) le gardien de la rigueur, soit celui qui établit le seuil minimal à atteindre afin que les élèves puissent poursuivre et approfondir leurs apprentissages, et celui qui varie, pour ce faire, les mécanismes d’évaluation (formative, par les pairs et autoévaluation) pour permettre aux élèves de se situer dans la progression de leurs apprentissages et, enfin, 7)l’assureur de la qualité, soit celui qui évalue avec rigueur, effectue un contrôle de qualité et commente le travail des élèves de façon continue.
Mentionnons par ailleurs qu’une approche fondée sur les partenariats suppose que les élèves sont les principaux utilisatrices et utilisateurs de la technologie avant même l’enseignante ou l’enseignant dont le rôle serait de fournir le contexte pour faciliter l’autonomie des élèves dans leur processus d’acquisition du savoir et d’utilisation des outils technologiques. Les élèves s’approprient «une stratégie d’apprentissage en profondeur, orientée vers le processus et axée sur la compréhension, car ils doivent changer leurs conceptions, construites depuis longtemps» (Davidson et Desjardins, 2011, p. 52)88.
Il ressort de la littérature recensée que les élèves et l’enseignante ou l’enseignant devraient développer un sentiment d’appartenance à leur milieu et apprendre à mettre en commun leurs expériences d’apprentissage en travaillant seul et à distance sur des projets ou en équipe, en rendant des comptes à leurs pairs, et en acquérant un niveau de responsabilités élevé à partir d’expériences d’apprentissage les plus authentiques possible.
Relativement à notre système scolaire de langue française en Ontario, la littérature fait ressortir l’importance de prendre appui sur la double mission d’éducation publique : la réussite éducative et la construction identitaire, et ce, dans un monde en constante évolution. L’ouverture au monde n’a donc plus de frontières. Les élèves sont choyés de pouvoir garder une culture locale et s’identifier en tant que francophones de l’Ontario tout en communiquant et en faisant connaître leur identité propre au monde entier.