Pour réussir le pari du 21e siècle, les systèmes éducatifs doivent encourager les enseignantes et enseignants à adhérer au virage nécessaire dans les pratiques pédagogiques en intégrant la technologie, avec laquelle le personnel ne se sent pas toujours à l’aise (Moeller et Reitzes, 2011)103. Sur ce plan, la revue de la littérature fait ressortir que les pratiques pédagogiques novatrices devraient à la fois s’adapter aux nouvelles compétences à développer chez les élèves au 21e siècle, en plus de prendre en compte les conditions essentielles propices à l’apprentissage à l’ère du numérique dans les écoles. Ainsi, les enseignantes et les enseignants devraient troquer leur rôle issu de l’enseignement magistral pour un rôle plus hybride où ils agissent à titre de guides, de facilitateurs, de partenaires, de cocréateurs, de catalyseurs, de coachs, de concepteurs, de questionneurs, de formateurs (enseignant-formateur) et de mentors (Fourgous 2012104; Hattie, 2012105; Prensky, 2010106). Ils devraient également montrer des capacités de créativité, d’innovation, de différenciation pédagogique, de réseautage, de collaboration, d’échange (salle de classe, collectivité) et d’ouverture au changement (Action Canada, 2013107; C21 Canada, 2012108; Prensky, 2010109) en plus d’évoluer au rythme des nouvelles technologies (Moeller et Reitzes, 2011)110.
En Ontario, les étudiantes et étudiants qui suivent les programmes de formation initiale à l’enseignement seront formés aux méthodes pédagogiques et aux stratégies d’enseignement permettant d’utiliser la technologie. Une fois leur diplôme en main, ces enseignantes et enseignants bénéficieraient, selon la recension des écrits, d’un soutien professionnel continu afin d’apprendre à concevoir des activités authentiques et réalistes d’apprentissage «au 21e siècle» et à adapter leurs interventions pour répondre aux besoins et capacités de leurs élèves (conclusions des consultations menées à l’automne 2013). «Le perfectionnement professionnel devrait être considéré comme une composante permanente et importante de la profession» (Action Canada, 2013, p. 14)111. Les écrits bonifient le savoir-faire en précisant que le perfectionnement professionnel continu pourrait prendre diverses formes telles une enquête collaborative, une recherche-action (p. ex. «Partners in Learning» de Microsoft), des ateliers, des projets pilotes, de l’enseignement à distance, des communautés d’apprentissage professionnelles virtuelles, de l’accompagnement sur mesure, etc.
Ainsi, en planifiant des moments pour échanger ensemble et en créant des liens, les enseignantes et enseignants pourraient discuter des définitions, des idées et des pratiques gagnantes (Marzano, 2011)112. Ils pourraient également co-construire du sens en équipe et adapter les nouveaux savoirs «découlant de l’ère numérique» à leurs élèves. Davidson et Desjardins (2011, p. 63)113 rappellent que:
«[d]ans un moment historique où les technologies ne cessent de changer et convergent vers le numérique, il est aussi essentiel que la réflexion sur l’usage de ces technologies soit maintenue tout au long de la carrière. C’est pourquoi la formation continue des enseignants gagnerait à prendre en compte l’importance de réfléchir sur les nouvelles pédagogies, mais aussi de réfléchir aux meilleures technologies pour arriver aux fins d’apprentissage et ce, autant pour les cours en présentiel que pour les cours à distance ou en mode de prestation multimodal».
En outre, il serait nécessaire de créer des liens solides entre collègues et de miser sur des buts d’enseignement communs. Le perfectionnement professionnel efficace devrait, par ailleurs, être continu, adapté et contextualisé et se concrétiser sur place, c’est-à-dire à l’école ou dans la salle de classe lors de l’enseignement en temps réel.
Les objectifs et les stratégies proposées ci-dessous, qui se veulent des pistes en matière de perfectionnement professionnel, découlent de la recension des écrits.