Malgré qu’elle soit mentionnée dans les cadres de compétences, la capacité de développer son caractère porte différentes appellations. Compte tenu de son importance et de ses implications, cette compétence se révèle non seulement essentielle, mais aussi complexe puisqu’elle englobe : à prendre plaisir à apprendre la vie durant, à développer son intelligence émotionnelle et à se montrer responsable et autonome dans ses actions.
a. Prendre plaisir à apprendre la vie durant
D’aucuns savent que l’attitude la plus importante à inculquer aux élèves est le goût d’apprendre et que l’un des meilleurs moteurs de l’apprentissage est la motivation intrinsèque. Aujourd’hui, le plaisir d’apprendre la vie durant est essentiel, tant à l’école que dans la vie personnelle et professionnelle. Ainsi, la posture d’apprenante et apprenant la vie durant signifie, par exemple, de suivre un cours en ligne, d’assister à un Webinaire, de participer à une conférence virtuelle, de visionner une vidéo ou un tutoriel, etc. Il convient également de ne pas négliger le plaisir de la curiosité. Il importe donc de créer des occasions où les élèves réfléchissent, manipulent et créent des liens de sorte qu’ils développent un sens d’accomplissement qu’ils voudront répéter et ressentir à nouveau. En ce sens, il ne s’agit pas de réaliser une activité pour l’enseignante ou l’enseignant parce qu’il le demande ou encore d’atteindre une note élevée. Il importe plutôt de développer une motivation intrinsèque chez les élèves, c’est-à-dire un désir de réalisation suscité par leurs valeurs, leurs croyances et leurs intérêts dans un univers culturel à exploiter et à enrichir.
b. Développer son intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle se rapporte à la gestion des émotions en proposant des interventions permettant d’apprendre à se connaître et à connaître l’autre tout en renforcant des liens de confiance et de respect et en réduisant les comportements à risque. Cette intelligence suppose l’établissement d’un lien direct entre les émotions et le raisonnement. En pratique, elle permet aux élèves de réfléchir d’une façon posée sur les paramètres de leur état affectif et sur la manière dont ceux-ci influencent leur intention et leur attitude par rapport à l’activité (Clément, 2011)89. À l’ère du numérique, il importe que les élèves sachent développer leurs relations humaines tant en mode présentiel que virtuel de façon à influencer leur vie professionnelle future. L’intelligence émotionnelle excerce un rôle de gestion des émotions (Goleman, 200390, 201391 ). Cette intelligence développe l’aptitude à se motiver, à persévérer dans l’adversité et à contrôler ses pulsions par une démarche d’intégration progressive de la maîtrise de ses comportements et de la gestion efficace de ses apprentissages (Salovey et Mayer, 2004)92.
En lien aux compétences à développer au 21e siècle, Goleman (2013) parle également du concept de l’intelligence sociale qui requiert des individus d’être à l’écoute et d’observer les autres pour connaître leurs besoins. Une fois sensibilisés aux besoins des autres, les élèves peuvent tenir compte de ces informations afin d’interagir de façon efficace avec leurs interlocuteurs. Ainsi, les élèves doivent s’approprier un savoir-faire pour ressentir et pour décoder le besoins des autres pendant leurs échanges en présentiel et en mode virtuel. Pour reprendre, la distinction, entre les deux concepts d’intelligence, s’opère dans l’autogestion des émotions (intelligence émotionnelle) et dans la compréhension des émotions ressenties chez les autres en vue d’établir des liens symboliques et de contribuer de façon harmonieuse au développement des activités (intelligence sociale).
c. Se montrer responsable et autonome dans ses actions
L’autonomie constitue au 21e siècle une qualité primordiale, particulièrement pour pouvoir apprendre à apprendre la vie durant (Fadel, 2013)93. Cette autonomie se traduit par l’appropriation autonome du savoir. Cette compétence implique pour les élèves non seulement de savoir s’adapter au changement, mais aussi de chercher à produire et contribuer de manière efficace. Cette compétence implique pour les élèves de savoir s’adapter au changement. «Être autonome, c’est savoir faire, savoir qu’on sait faire et reconnaître les situations dans lesquelles on peut les refaire. C’est être capable de prendre des décisions et de leur donner un sens. C’est aussi savoir s’organiser, gérer sa vie, optimiser son temps et maintenir sa motivation» (Fadel, Ibid.)94. «Être autonome à l’ère numérique, c’est également savoir se servir des outils technologiques pour s’informer, se former, apprendre, s’autoévaluer, créer et produire» (Fourgous, 2012, p. 73)95.
Dimmock, Kwek et Toh (2013)96 insiste à éduquer les élèves à l’importance d’une bonne santé physique et mentale afin d’être des citoyens productifs et présents dans le monde du travail. En ce sens, un individu ayant une vie saine collabore à soutenir de manière positive le système de la santé.