c. L'élève c. L'élève e. La francophonie et l'ère numérique e. La francophonie et l'ère numérique

Recension des écrits

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2. ÉTAT DE LA SITUATION : RÉALITÉ ET BESOINS

d. L’intégration pédagogique de la technologie

Un bon nombre de pays, dont le Canada, précisément l’Ontario, accordent une grande importance à l’intégration pédagogique de la technologie et y consacrent des investissements substantiels depuis quelques années.

«Selon la Commission européenne, les attentes des gouvernements sont nombreuses. En France, dans leur rapport annuel, les inspections générales précisent que : les TICE sont réellement un facteur de motivation propre à entretenir effort et assiduité. […] Elles devraient concourir à développer l’autonomie, la créativité et l’initiative» (Fourgous, 2012, p. 31)27.

De manière générale, à partir des écrits recensés, les leaders dans le domaine de l’éducation estiment que les «résultats attendus de l’intégration des outils numériques dans les Écoles sont nombreux :

  • Favoriser la réussite scolaire et l’égalité des chances ;
  • Développer l’autonomie des élèves ;
  • Mettre en œuvre des apprentissages plus individualisés ;
  • Innover dans l’enseignement avec la mise en place d’une pédagogie numérique, plus active et créative ;
  • Faciliter la collaboration et l’apprentissage par les pairs ;
  • Développer les compétences-clés, notamment numériques et transversales ;
  • Préparer les jeunes à la société numérique dans laquelle ils devront se former régulièrement au travers notamment des plateformes d’e-Learning ;
  • Moderniser les procédures d’évaluation ;
  • Améliorer la communication entre tous les partenaires éducatifs» (Fourgous, Ibid.)28.

Dans le même rapport de Fourgous, on note que les effets positifs sur la réussite scolaire des élèves se font sentir de manière plus évidente lorsque les outils technologiques servent à des fins pédagogiques et professionnelles. Il convient de mentionner qu’au sein des écoles de langue française en Ontario, le processus d’intégration des outils technologiques est bien amorcé et les conseils scolaires progressent à des rythmes différents.

Malgré ces prises de conscience concernant le virage à l’ère numérique, on constate dans la plupart des cas que «les systèmes éducatifs n’ont pas encore franchi un seuil significatif d’utilisation des TIC» (IsaBelle, Desjardins et Bofili, 2012, p. 2)29. L’intégration pédagogique et systémique des TIC demeure un défi de taille.

D’après une autre étude, soit une réalisée aux États-Unis en 2011 pour le compte de la Neilie Mae Education Fondation, les auteurs Moeller et Reitzes font observer ce qui suit :

  • «seulement 8 % du personnel enseignant intègre pleinement la technologie en salle de classe ;
  • seulement 23 % du personnel enseignant estime posséder les capacités nécessaires pour intégrer la technologie en salle de classe ;
  • le soutien offert pour l’utilisation efficace de la technologie dans les écoles est inadéquat, notamment en raison du manque de disponibilité des outils/médias, d’une vision commune, d’une culture numérique, d’un soutien technique, de modèles d’évaluation à l’ère du 21e siècle et de leadership de la part du Conseil et du Ministère, etc.)» (Moeller et Reitzes, 2011, p. 5, traduction libre)30.

Les nombreuses études analysées dans le rapport de la mission parlementaire (2012) à Paris, en France, «permettent d’arriver aux conclusions suivantes :

  • Les TICE augmentent l’intérêt, l’attitude et la motivation quand les élèves/étudiants utilisent des applications informatiques :
    • Stimulantes ;
    • Développant leur autonomie, leur estime personnelle ;
    • Maximisant leur chance de réussite ;
    • Favorisant la créativité et la production ;
    • Permettant de partager leur travail avec des pairs, des professeurs et des parents.
  • Les TICE améliorent les résultats scolaires et développent des compétences complexes quand l’activité proposée :
    • Tient compte des capacités de l’élève ;
    • Permet à l’élève d’expérimenter ;
    • Offre des possibilités de collaboration entre élèves ;
    • Permet la réalisation de projets transversaux ;
    • Permet des rétroactions ;
    • Propose un système d’auto-évaluation ;
    • Permet aux élèves et étudiants de gérer eux-mêmes leurs apprentissages» (Fourgous, 2012, p. 35)31.

Dans son livre Brain Gain (2012a)32, Prensky montre que l’acquisition de nouvelles compétences passe par une intégration globale de la technologie. Il explique que les élèves doivent savoir comment et à quelle fin utiliser les technologies, en plus de les comprendre et de les intégrer adéquatement dans la vie quotidienne à des fins de croissance, d’apprentissage et de productivité. Il convient donc, encore une fois, de repenser les pratiques pédagogiques de manière à outiller efficacement les élèves dans leur appropriation du savoir.