Fullan (2013a)5 fait référence aux travaux de Wagner en affirmant que l’école d’aujourd’hui récompense la compétition individuelle. En effet, l’école repose encore à l’heure actuelle non pas sur le développement des compétences, mais sur la maîtrise des connaissances, et sur une motivation extrinsèque qui passe par les notes et les résultats des examens. Des chercheurs estiment que l’école devrait inciter davantage les élèves à s’engager dans des situations concrètes et prendre des risques. Les écoles devraient se définir «un profil d’une école ayant une culture numérique» (Cyr, Foisy, Hébert et Rondel, entretien virtuel réalisé en septembre 2013)6. Quant au milieu scolaire, il devrait aider les élèves à trouver leur passion, à se positionner dans notre société et à développer le désir d’apprendre (McIntosh, 2013)7.
«Dans la plupart des sociétés industrialisées, les systèmes d’éducation se sont toujours concentrés sur l’enseignement direct de faits et de méthodes. Cependant, ce modèle de diffusion de l’information a beaucoup évolué du fait des nouvelles technologies qui permettent un accès sans précédent au savoir et à l’information. Dans ce contexte, le rôle des systèmes éducatifs n’est plus seulement de transmettre des connaissances, mais de faciliter l’apprentissage. Pour faire en sorte que les Canadiens soient résilients face aux changements rapides, les systèmes d’éducation doivent être adaptés ‘pour préparer les étudiants pour des emplois qui n’existent pas encore, à travailler avec des technologies qui ne sont pas encore inventées et à résoudre des problèmes dont nous ne savons encore rien’» (Action Canada, 2013, p. 4)8.
Selon l’étude intitulée Utilisation des TIC: sentiment d’efficacité personnelle des directions d’école franco-ontarienne (IsaBelle, Desjardins et Bofili, 2012, p. 3)9, «la capacité de résoudre les problèmes ayant trait à l’utilisation pédagogique des TIC dépend aussi du soutien qu’apportent les directions à leurs enseignants. Selon Atkins et Vasu (2000), les enseignants déclarent que le soutien des directions d’école joue un rôle primordial pour stimuler l’utilisation pédagogique des TIC à l’école (Ibid., p. 17)10».
Bon nombre d’études démontrent que les enseignantes et les enseignants ont peu souvent recours aux TIC à l’école. «Une des principales raisons qui explique cette utilisation mitigée serait, entre autres, le manque de soutien de la part des directions d’école apporté aux enseignants pour les aider à intégrer les TIC dans leurs pratiques pédagogiques (Atkins & Vasu, 2000; IsaBelle & Lapointe, 2003; IsaBelle, Lapointe & Chiasson, 2002; Leclerc, 2007). Par ailleurs, ce soutien offert par les directions pourrait être possible si ces dernières avaient une perception positive de leur compétence en utilisation des TIC (Yu & Darrington, 2006)» (IsaBelle, Desjardins et Bofili, 2012, p. 2)11. L’absence de vision et de planification stratégique de la part des directions d’école sur le sujet semble constituer l’un des facteurs les plus défavorables à l’intégration des TIC à l’école (Ibid.)12.