b. L'enseignement
d. L'intégration pédagogique de la technologie
Niveau de motivation
D’après une étude réalisée en 2009 par l’Association canadienne d’éducation auprès de 60 000 élèves du Canada, la majorité des élèves des écoles élémentaires et secondaires manquent de stimulation et de motivation. Les auteurs de l’étude intitulée Qu’as-tu fait à l’école aujourd’hui ?18 concluent que, dans le système d’enseignement public actuel, la génération branchée ne réussit pas à être motivée.
D’autre part, certains pensent que les élèves d’aujourd’hui n’ont pas la capacité d’attention ou de concentration des générations précédentes. Prensky (2010)19 n’est pas de cet avis. Il fait observer que, de nos jours, les élèves peuvent se concentrer pendant des heures à la fois devant un film, un jeu vidéo ou un réseau social. Il mentionne, en outre, que ce ne sont pas les capacités d’attention des élèves qui ont changé, mais plutôt leur degré de tolérance, de patience et leurs besoins. En réalité, les jeunes d’aujourd’hui doivent constamment choisir parmi un éventail de médias d’information et ont la possibilité d’opter pour ceux qui les interpellent. Les élèves se concentrent particulièrement sur ce qui les intéresse. Ils se préoccupent des informations et des relations interpersonnelles qui leur permettent de s’autoidentifier. « Dans un monde de plus en plus peuplé et surpeuplé, le choix, la différenciation, la personnalisation et l’individualisation sont devenus, pour les jeunes d’aujourd’hui, non seulement une réalité, mais une nécessité » (Prensky, 2010, traduction libre)20.
L’usage plutôt récréatif de la technologie
Il est évident que les jeunes s’intéressent au numérique et qu’ils s’approprient rapidement les nouveaux outils à leur disposition. Toutefois, on note que certains d’entre eux maîtrisent les outils technologiques dans un contexte de loisir ou d’exercices répétitifs plutôt que dans un contexte d’apprentissage ou professionnel (Clément, 2011)21.
« Nombreuses sont les études soulignant le fossé existant entre les activités effectuées au domicile et celles réalisées à l’École : ainsi, en Primaire, si l’utilisation d’Internet à l’école est dominée par des activités liées à l’apprentissage, les usages au domicile sont essentiellement des jeux, le visionnage de clips vidéo et, dans une moindre mesure, des échanges sur les réseaux sociaux. L’étude du CREDOC (2011) souligne qu’à l’adolescence, il en est de même et ce d’autant plus que le foyer familial comporte un nombre important de personnes » (Rapport de la mission parlementaire, 2012, p. 43)22.
L’étude du CREDOC, selon Fourgous (2012, p. 47)23, fait état de l’existence d’un lien réel entre le contexte social et l’utilisation d’Internet. « Les catégories les moins aisées se caractérisent par un usage récréatif d’Internet alors que les catégories titulaires des revenus les plus élevés en ont un usage plus utilitariste ». Cette étude rend compte également que « plus l’apprenant est issu d’un milieu favorisé, plus il est autonome et mature, et se sert des outils numériques comme support d’auto-formation » (Ibid., p. 7)24.
Cependant, un courant s’installe chez les élèves plutôt autonomes à savoir, que ces derniers se servent d’outils numériques pour apprendre sur un sujet d’intérêt, pour s’informer sur l’actualité et pour développer un savoir-faire en réponse à un besoin immédiat (OCDE, 2013)25. Une utilisation efficace et efficiente d’une variété d’outils technologiques devrait donc faire partie intégrante des pratiques pédagogiques employées pour outiller les élèves à devenir des apprenantes et des apprenants autonomes.
Besoins
Le degré de motivation des élèves à apprendre en salle de classe et l’usage qu’ils font des outils technologiques incitent à réexaminer les besoins des élèves. Sur ce, Prensky (2010, p. 19, traduction libre)26 fait état des besoins des élèves en salle de classe comme suit :
