Nous entendons souvent parler de «personnalisation» et de «différenciation», des termes qui se rapportent à l’adaptation de l’enseignement en fonction des capacités, des valeurs et des besoins individuels des élèves (Coopérative régionale de développement de la Montérégie, 2007133; Ministère de l’éducation de l’Ontario, 2004134, 2013135; Ministère de l’éducation, du loisir et du sport du Québec, 2005136). Le ministère de l’Éducation de l’Ontario (2010, p. 162)137 définit la différenciation pédagogique comme une « [a]pproche souple et proactive qui permet d’ajuster les stratégies pédagogiques en fonction des niveaux de préparation, des champs d’intérêt et des préférences des élèves en matière d’apprentissage. Elle place l’élève au cœur de son apprentissage et crée un environnement propice à la quête de son identité francophone». Il convient de mentionner que les interventions à l’égard de la différenciation se révèlent plus ardues avec certains élèves. Le Cycle d’apprentissage professionnel suggère aux enseignantes et enseignants un accompagnement en quatre étapes dans la manière de «planifier, agir, observer et réfléchir» aux critères de succès pour cibler les besoins individuels des élèves (Ministère de l’éducation de l’Ontario, 2013)138. La présente recension permet néanmoins d’ajouter que la tâche s’en verra facilitée si l’enseignante ou l’enseignant adopte un rôle de facilitateur et de guide, d’agent de changement et de personne qui vise les forces et défis de chacun (Fullan et Donnely, 2013)139. Cette pratique pédagogique permet de ne pas seulement différencier l’enseignement pour chaque élève à partir d’une intention pédagogique, mais aussi de le différencier en fonction des apprentissages visés des élèves dans un contexte d’équipe. En ce sens, selon Prensky (2012b)140, l’enseignante ou l’enseignant doit dorénavant délaisser son rôle à l’avant-plan, qui consiste principalement à acquérir des connaissances, et privilégier plutôt un rôle de «guide» et diagnostiquer les forces et les défis des élèves.