À l’aube du 21e siècle, la question n’est plus de savoir s’il est possible d’améliorer de manière substantielle le rendement des élèves en littératie, numératie et sciences en privilégiant des méthodes et approches différentes et des technologies de pointe. Dans les constatations de bon nombre de travaux et de recherches, les enseignantes et enseignants qui favorisent des pratiques pédagogiques adaptées et novatrices, qui exploitent les technologies et qui échangent entre eux, notent un rendement supérieur et une motivation plus grande chez leurs élèves. «Selon une étude américaine de 2010, en permettant aux élèves faibles et moyens de s’investir plus et de participer plus, les communautés d’apprentissages contribuent à leur réussite, et selon une enquête du National Literacy Trust, portant sur des enfants de 9 à 16 ans, l’usage des blogs et des réseaux sociaux motive les jeunes à écrire et développe leur propre confiance, notamment sur leur capacité à écrire» (Fourgous, 2012, p.177)157. L’étude réalisée par Curriculum Services Canada de 2013, portant sur l’innovation locale dans les conseils scolaires de l’Ontario – phase 2158, indique à son tour les effets bénéfiques chez les élèves lorsque la technologie est exploitée dans les pratiques pédagogiques. À titre d’exemple, les résultats de l’étude rapportent que les élèves :
Comme le précise Fullan (2013a)159, nous devons assumer un double rôle sur le plan des technologies. Nous devons nous montrer, d’une part, intéressés et même émerveillés par à la contribution possible des technologies à la pédagogie, et d’autre part, attentifs aux avantages et défis que les technologies posent dans la planification de l’enseignement. Selon Fullan (Ibid.), un nouveau schème de pensée devrait viser chez les élèves l’utilisation responsable des technologies, l’appréciation des essais et erreurs, la prise de risques et l’innovation. Pensons, par exemple, aux jeux vidéo où les élèves se rendent rapidement compte qu’ils doivent s’y prendre de manière différente pour atteindre l’objectif du jour. Ainsi, l’erreur est perçue comme un geste d’apprentissage dans la quête d’information. Si les élèves ne parviennent pas à leurs fins, c’est dans un geste tout à fait intuitif qu’ils communiquent avec un pair pour échanger sur le sujet. Selon l’auteur, cette appropriation du savoir faire par essai et erreur contribue chez les élèves à :
Afin d’utiliser les technologies de façon efficiente, il convient d’offrir un enseignement et permettre des apprentissages particuliers. À cette fin, le Cadre d’efficacité pour la réussite de chaque élève à l’école de langue française M-12 (2013, p. 30)160 du ministère de l’Éducation de l’Ontario insiste sur cette importance de maximiser l’apprentissage comme en fait foi son indicateur 4.3 – L’enseignement et l’apprentissage au 21e siècle sont collaboratifs, innovateurs et créatifs dans un contexte mondial : «[l]’enseignement porte également sur la façon d’accéder aux ressources et de les évaluer, sur le réseautage, sur la création de cybercommunautés et sur l’utilisation éthique et légale des technologies de l’information». Il importe aussi pour les élèves de faire l’usage des technologies sur une base quotidienne afin de prendre conscience des conséquences négatives possibles, au moment même, qu’un enseignement adapté est offert en lien à la situation. L’enseignement prend alors tout son sens à l’égard des mises en garde et rejoint la pratique d’une rétroaction au service de l’apprentissage.
Des travaux de chercheurs et d’autres d’auteurs comme Prensky (2012a)161, retiennent l’hypothèse que la technologie assure la diversité, l’engagement et l’ouverture sur le monde. Selon la Matrice d’intégration des technologies, en vue d’une transformation de l’acquisition des connaissances, la technologie doit permettre «de créer de nouvelles stratégies d’apprentissage et de proposer des tâches autrefois inconcevables sans la technologie» (Destination réussite, volet II, 2013, p. 1)162.
Avec cette intention en tête, les élèves doivent être capables de déterminer quels outils privilégier, à quel moment les utiliser, comment et à quoi ils servent, puis être aptes à choisir les meilleurs outils technologiques afin d’orienter leurs apprentissages et atteindre les objectifs fixés. Ainsi, ils maximisent leurs utilisations comme consommatrices et consommateurs francophones sur le Web et ont un impact non seulement dans leur communauté scolaire, mais aussi sur le plan de la francophonie mondiale pour se reconnaître, s’affirmer et grandir. D’emblée, ces pratiques quotidiennes témoignent d’une volonté de contribuer en français. Le Cadre d’orientation et d’intervention. Une approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario (2009, p. 12)163 rappelle les activités de socialisation les plus prisées des élèves en précisant le clavardage, le réseautage social, les jeux sur ordinateur et la téléphonie mobile. Il convient donc d’exploiter ces moyens d’ouverture sur le monde dans un contexte d’apprentissage afin que les élèves puissent «se retrouver, accéder à des contenus culturels des plus divers et les partager». De cette façon, les pratiques répondent à «leur fort besoin de socialisation entre eux et d’une communication autour des réalités qu’ils partagent : activités, projets, goûts et intérêts communs, vie affective et sentimentale». Il est donc essentiel en matière de leadership de s’assurer que soient mis à la disposition de tous les élèves et les enseignantes et enseignants, les outils et les ressources essentiels, regroupés par niveau et par âge, dans le but de maximiser une ouverture sur le monde et de s’enrichir en tant que franco-ontariennes et franco-ontariens.
Qu’arrive-t-il lorsque les élèves n’ont pas accès aux outils technologiques de pointe en salle de classe ? Ce sujet fait l’objet de la prochaine section.