En général, les pratiques, approches et modèles préconisés pour l’enseignement et l’apprentissage au 21e siècle sont ceux où les élèves sont situés au centre de l’apprentissage. En cette ère numérique, les élèves apprennent dans la classe, à l’extérieur de l’école et en mode virtuel. La technologie sert de soutien, voire même indissociable à la pédagogie, afin de répondre aux objectifs et besoins d’apprentissage. En pratique, il convient de rappeler, par exemple, l’apprentissage autodirigé, qui requiert des élèves d’exercer un contrôle sur leurs apprentissages. Cette approche privilégie l’autorégulation, soit l’autoévaluation de ses propres apprentissages et des stratégies de remédiation en vue d’une amélioration de l’acquisition des connaissances.
Il importe également de souligner l’importante contribution de l’apprentissage par les pairs et le tutorat qui requièrent des élèves une maîtrise de l’information en vue de la partager à leurs pairs. L’apprentissage par les pairs consiste, entre autres, pour les élèves de développer des habiletés à poser des questions justes et précises (Schell, Lukoff et Mazur, 2013)102. Cet apprentissage social vise, entre autres, à faire articuler la pensée critique des élèves et l’autorégulation. En pratique, l’enseignante ou l’enseignant favorise la collaboration entre les pairs pour que les pensées de l’un puissent nourrir les pensées des autres. À l’ère du numérique, les discussions ont lieu sur place ou sur le Web dans le but de rassembler des élèves qui possèdent un langage commun à partir d’un sujet d’intérêt.
Cette approche prend tout son sens dans une communauté, voire même une culture d’apprenants, qui investit un temps considérable à discuter d’un sujet d’intérêt commun (Eidman-Aadahl, 2014)103. Ainsi, les élèves font des recherches sur le Web pour obtenir de l’information pointue, et participent à des entretiens virtuels dans le moment présent pour apprendre «la nouveauté» à l’égard d’un sujet en question. Ils apprennent ensemble sur un sujet qui les passionne tout en développant, par effet domino, des compétences à communiquer, à collaborer et à faire preuve de civisme. C’est à ce moment que de Vanssay (2013)104 fait référence à une «culture numérique durable».
Tout comme le Google Summit, le programme «Partners in Learning» de Microsoft indique que l’on assiste à des pratiques innovatrices dans les écoles lorsque les enseignantes et enseignants collaborent au développement des compétences du 21e siècle de leurs élèves et participent étroitement à des activités d’enquête collaborative et de recherche-action ainsi qu’à des projets d’innovation en appui à leur propre perfectionnement professionnel.
Les pratiques, approches et modèles qui se dégagent de la littérature recensée visent à inciter les élèves à devenir des apprenantes et apprenants engagés et intéressés puis à apprendre à apprendre, soit des caractéristiques qui correspondent parfaitement bien à l’enseignement et à l’apprentissage du 21e siècle. À leur tour, Dimmock, Kwek et Toh (2013, p. 112, traduction libre)105 insistent sur les apprentissages que doivent réaliser les élèves au 21e siècle :
Pour sa part, le modèle d’apprentissage mis de l’avant par le ministère de l’Éducation de l’Alberta contribue à :
La nouvelle pédagogie suscite la révision des rôles des élèves et des enseignantes et enseignants. Le résultat visé est de faire en sorte que les derniers apprennent à apprendre la vie durant, à réfléchir et à explorer. On encourage les enseignantes et enseignants à privilégier des logiciels visant l’utilisation de données afin de mieux gérer l’information pour le suivi des élèves. Ces logiciels permettent de recueillir des données sur les résultats des élèves, de faire des choix pédagogiques éclairés et déterminants, puis de cibler des critères à succès en fonction des besoins et des capacités des élèves. Ces critères, lorsqu’ils sont coconstruits avec les élèves, gagnent en efficacité afin que ces derniers comprennent clairement la relation entre les critères et les résultats d’apprentissage attendus (Fullan et Donnelly, 2013)107. Ainsi, les enseignantes et enseignants devront se mobiliser dans des rencontres collaboratives par équipe-niveau afin qu’ils discutent, par exemple, « des élèves à risque, qu’ils fixent des buts mesurables et atteignables et qu’ils échangent sur les stratégies à utiliser pour amener les élèves à des niveaux plus élevés […] » (Leclerc, Moreau et Clément, 2011, p. 18)108.
Bon nombre d’enseignantes et enseignants doivent porter une attention particulière à l’engagement des élèves et entretenir avec eux un dialogue quotidien sur leurs aspirations, leurs passions et leurs progrès. Ce changement de paradigme vise à influencer positivement un modèle de partenariat entre les élèves et l’enseignante ou l’enseignant.