Recension des écrits

3. TENDANCES : COMPÉTENCES À L’ÈRE NUMÉRIQUE

c. Comparaison des cadres de compétences

Si les cadres de compétences varient passablement d’une province et d’un territoire à l’autre au Canada, il en va de même ailleurs dans le monde. Les compétences essentielles au 21^e siècle se définissent en fonction de l’orientation que l’on a décidé de suivre dans les politiques publiques (Action Canada, 2013)⁷¹. Il est tout de même possible de dégager un certain nombre de ressemblances, de termes récurrents et de principes communs. Les tableaux ci-dessous font la synthèse de nombreux cadres de compétences élaborés ou réexaminés au cours des cinq dernières années, que ce soit au Canada, aux États-Unis et en Europe.Il est à noter que les cadres de compétences américains sont grandement influencés par le Comparing Frameworks for « 21^st Century Skills »⁷² de Dede (2009).

Ces tableaux synthèses des cadres de référence canadiens, américains et européens facilitent la comparaison des compétences ciblées et des fondements sur lesquels ils reposent. Ils font ressortir de façon explicite les compétences cernées dans la recension des écrits et peuvent servir d’amorce aux réflexions par les divers intervenantes et intervenants, par exemple, dans le cadre d’une communauté d’apprentissage professionnelle. Il importe de souligner que la présente recension ne vise pas à préciser les choix à faire par rapport aux compétences, mais plutôt à faire le survol des compétences recensées au cours de 2013.

Tout bien considéré, les 16 cadres de compétences étudiés se ressemblent les uns, les autres. On constate néanmoins différents «niveaux de compétences» qui font appel à différents niveaux d’investissement de savoir-faire et de savoir-être, et à différents «regroupements de compétences» qui semblent être plus récurrents. On note également ce qui suit :

• les «opérations et concepts technologiques» sont parfois explicites et parfois implicites – c’est-à-dire que les explications des cadres de compétences sont parfois détaillées, tandis que les caractéristiques sont définies et rattachées à même les compétences pour d’autres compétences ;
• certains cadres mettent l’accent sur des compétences recherchées au siècle dernier, mais appliquées différemment aujourd’hui, à savoir redéfinies, tandis que d’autres cadres mettent plutôt en évidence des compétences dites «nouvelles» ;
• malgré leur importance, seulement quelques cadres de compétences ciblent le développement de l’autonomie et l’autorégulation comme étant des compétences essentielles ;
• tous ces cadres privilégient les compétences axées sur la pensée critique, la communication et la collaboration.

À partir des cadres étudiés et de la littérature recensée, il est possible de dégager six compétences visant la réussite scolaire au 21^e siècle. Il ressort également de la recension que les compétences doivent être intemporelles, universelles et adaptables à différents contextes de la vie. Soulignons toutefois que le ministère de l’Éducation de l’Ontario étudie, à l’heure actuelle, l’orientation de son propre cadre de compétences qui pourrait inclure certaines des compétences découlant de la recension.

Lors d’un entretien virtuel réalisé en août 2013, Demers et Galuga⁷⁴ abondent dans le même sens que Giguère et Parr (2013)⁷⁵, lorsqu’ils privilégient «une transformation au lieu d’une substitution» de compétences prenant assises sur des définitions précises. Il reste toutefois qu’on trouve les compétences de façon récurrente dans les cadres de compétences et les documents d’appui des ministères de l’éducation et des conseils scolaires des pays de la francophonie, que ce soit au Canada ou en Europe, de même qu’aux États-Unis. Ces six compétences les plus répétitives font l’objet de ce qui suit : penser de façon critique ; communiquer ; collaborer ; découvrir, créer et innover ; faire preuve de civisme ; et développer son caractère.